Conseil National du 26 avril 2025

Philippe Doucet pour la contribution générale

Hélène Geoffroy pour la première partie du TO C

L’intervention d’Hélène Geoffroy

Chers camarades,

C’est avec gravité et responsabilité que le texte d’orientation du Congrès de Marseille Debout Les Socialistes est rentré dans un rassemblement inédit par sa forme. Inédit parce que trois signataires de trois contributions générales ont décidé de se retrouver alors même qu’ils viennent d’histoires et de sensibilités différentes dans le Parti.

Nous n’avons pas eu les mêmes parcours dans le Parti, que ce soit Nicolas Mayer-Rossignol, Philippe Brun ou moi-même, ou celles et ceux qui nous accompagnent. Nous n’avons pas écrit non plus les mêmes éléments dans nos contributions générales et je le dis d’avance à toutes celles et ceux qui dans les débats à venir essaieront de dire : « mais dans la contribution générale Nouveau Socialisme, on n’a pas retrouvé exactement la même chose que dans la contribution Debout Les Socialistes ou Refondations, nous l’assumons.

Parce que vois-tu Boris, l’unité, le rassemblement que nous sommes en train de produire montrent effectivement que les histoires socialistes peuvent converger. Elles peuvent converger quand on sait où on veut aller. Elles peuvent converger quand on sait où est l’essentiel. Et c’est ce que nous avons fait dans ce rassemblement.

Quel était l’essentiel et permettez-moi de vous le rappeler en quelques mots pour Debout les socialistes et pour ceux qui portent ce rassemblement. Ce qui est essentiel, c’est que la gauche est réduite au acquêts. Vous l’avez tous dit, nous ne dépassons pas 30%. Ce qui nous rassemble, c’est que nous sommes face à une internationale réactionnaire qui risque de tout emporter en France, en Europe et dans le Monde. Ce qui nous rassemble ici, c’est qu’aucun de nous n’a de détestation ni d’inimitié pour la direction nationale sortante et pour le Premier Secrétaire sortant, pas plus que pour les camarades d’Unir dans les débats qui vont venir. Et que vous avez raison, dans la situation d’exceptionnelle gravité que nous connaissons, nous ne nous perdrons pas dans les joutes oratoires et les polémiques stériles.  Et je finirai sur ce que nous avons tous en commun, c’est d’être fier membre du Parti Socialiste et d’être fiers d’être dans ce Parti de la raison qui se bat pour la justice sociale, la Fraternité, l’Egalité et la Liberté. Mais avec Nicolas Mayer-Rossignol, Philippe Brun, Karim Bouamrane et tant d’autres, nous avons fait le choix de clarifier d’abord la question du périmètre des alliances ; Olivier en a parlé. Et moi je ne suis pas sûre qu’il soit si clair que ça que tout le monde ne pense pas que le Nouveau Front Populaire serait de nouveau une solution en cas de dissolution.

Parce que nous avons, mes camarades, des décisions à prendre pour dans deux ans pour l’élection présidentielle, pour dans un an les élections municipales et peut-être dès cet été, s’il y a une dissolution, dès cet été sur la question des retraites, en fonction de ce que le conclave des retraites donnera. Parce que nous avons des décisions difficiles à prendre, parce qu’elles seront importantes pour le pays, parce que même si nous sommes un parti, finalement, modeste par sa taille aujourd’hui, le poids que nous avons dans la vie française est encore majeur. Il l’est en tout cas au moment,  où nous allons débattre dans les jours qui viennent de la suite à donner sur les décisions ou les annonces du gouvernement de François Bayrou.

Parce que mes camarades, je vous le rappelle, nous avons arrêté le désordre dans lequel était le pays, ce n’est aucune autre formation politique qui l’a fait. Avec nos 40 000 militants, avec nos parlementaires, avec nos élus locaux qui sont montés au front pour dire que nous ne pouvions pas rester sans budget, avec ces forces-là qu’il ne faut pas minorer, alors nous avons rétabli de l’ordre a minima dans le pays. Cela a été cela notre fonction, parce que cela a  toujours été cela notre rôle dans le pays. Ce rôle-là, nous ne pouvons pas le brader dans les jours qui viennent. Et ce qui peut nous manquer, le manque de clarté qui pourrait nous arriver si ce congrès ne permet pas de trancher une ligne, c’est que nous retrouvions de la confusion vis-à-vis des Français, de la confusion dans la Gauche.

Et c’est pour cela, que dans le texte d’orientation « Changer pour gagner ! », le premier élément est la clarté de ce que nous voulons faire et des alliances que nous  voulons mener.

Oui, nous le disons ! Le Nouveau Front Populaire est caduc. Nous ne ferons plus d’alliance avec la France Insoumise, même si il y a une dissolution. Et Olivier, je t’ai entendu dire nous avons fait des synthèses.

Oui, parce que quand la situation est grave, nous avons dû nous mettre d’accord. Il est vrai que tous les trois, Nicolas, toi et moi ainsi que les présidents de groupe parlementaire, Boris, Patrick, nous avons dû prendre des décisions ensemble tous les cinq, écrire des courriers et je n’oublie pas la cheffe de file de la délégation européenne, Nora Mebarek, nous avons dû prendre des décisions ensemble et écrire des courriers pour dire au Premier ministre, au Président de la République, les conditions dans lesquelles nous ne voterions pas de motion de censure. En effet, la situation était très grave, et lorsque la situation est d’une telle urgence, nous avons su trouver les mots.  Nous l’avons trouvé, mais chaque fois dans la difficulté, parce que nous n’avions pas clarifié ce que nous voulions.

Pour clarifier, il nous faut donc construire notre corpus idéologique. Tout le monde l’a dit, même les tenants du TO le cœur de la Gauche l’ont dit, il nous faut retravailler un corpus idéologique. Je ne suis pas là pour distribuer des bons, des mauvais points aux uns, aux autres. Je dis qu’au moment où nous sommes, nous ne sommes pas capables de dire aux Françaises et aux Français ce que sont les socialistes.

C’est le deuxième élément important de ce rassemblement, notre capacité à parler à l’ensemble des territoires, les quartiers populaires, les métropoles, les zones rurales, les outremers, mais aussi parler à tous les Français, c’est pour cela que nous avons défini notre Front de classes qui permet d’associer les classes sociales de ce pays en n’oubliant aucun sujet. Alors Nicolas les développera. Permettez-moi d’en dire deux qui me tiennent à cœur dans ce débat. Nous allons affirmer ce que nous sommes, nous, La France que nous voulons et la vision de la société que nous avons. Face à une société fracturée dans laquelle les populistes prospèrent, il nous faut assumer ce que nous sommes, une France métissée qui l’a toujours été et une France qui accepte de se regarder avec toute son histoire et qui est capable désormais de dire non à l’essentialisme que peuvent porter les populistes, au différentialisme, à leur stratégie de bruit et de la fureur qui a fait oublier, que nos combats historiques, j’ai eu l’occasion de le dire, sont ceux contre l’antisémitisme et le racisme. Désormais, il faut que nous soyons les porteurs de ces drapeaux là.

Et puis il faut, mes camarades, et c’est le deuxième point que je porterai, nous dire qu’il nous faut rassembler la famille des socialistes. On parle de tout le reste de la Gauche. Le préalable, c’est rassembler la famille des socialistes. Je l’ai dit à toutes les AG que j’ai faites, il y a plus de socialistes dehors que de socialistes dans notre Parti. Alors mes camarades, le premier enjeu, c’est de tous les retrouver, c’est de leur dire «  Revenez chez vous ! », votre maison c’est le Parti Socialiste et ainsi nous construirons ce Grand Parti Socialiste qui aura en son sein le candidat que nous amènerons au second tour de l’élection présidentielle dans un contrat de gouvernement avec les autres forces de gauche, parce que personne ici n’est opposé à l’union de la gauche si nous nous affirmons.

Voilà mes camarades, nous sommes la promesse de plus de Gauche dans ce pays, de plus de fraternité, de plus d’universel. Nous avons à dire désormais quelle est notre utopie, celle qui fait vivre, celle qui fait que l’on se batte pour elle, celle qui donne à la jeunesse des perspectives.

Moi, je ne peux plus, en tant que maire, n’avoir que des réponses qui sont locales. En fait, nous faisons de notre mieux. Chacun ici fait de son mieux, comme syndicaliste, comme militant associatif, comme élu local ou national. Il nous faut maintenant un Grand Parti Socialiste, un grand projet pour que vive la fraternité, que vive le triptyque républicain inscrit au fronton de nos mairies.

Mes camarades, c’est le temps des socialistes, Debout les Socialistes.